TAPISSERIE DE BAYEUX - BILAN DE FRÉQUENTATION 2025 ET PERSPECTIVES APRÈS LA FERMETURE DU MUSÉE POUR TRAVAUX
En 2025, la saison touristique du musée de la Tapisserie de Bayeux s’est déroulée sur sept mois au lieu de onze. En effet, le musée s’apprête à fermer ses portes au public le 31 août prochain pour entamer des travaux de rénovation et d’extension qui vont durer deux ans. Avec l’urgence de voir la Tapisserie avant une longue période d’absence, le public s’est déplacé en masse, en particulier pendant l’été. Le musée a très souvent dépassé la jauge des 3000 visiteurs par jour. À quelques jours de la fermeture, il est aussi l’heure de dresser le bilan de 43 ans d’exploitation et le musée de la Tapisserie de Bayeux n’est pas peu fier d’avoir accueilli 17 millions de visiteurs depuis 1983 !
Publié : 4 septembre 2025 à 9h57 par
Ingrid Jouanne
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Un été record pour le musée de la Tapisserie de Bayeux et des souvenirs plein les murs
Les équipes du musée et Loïc Jamin, maire-adjoint en charge des musées, du tourisme, de l’attractivité et de la valorisation du patrimoine, se réjouissent d’avoir pu accueillir 360 000 visiteurs de février à août 2025. Sur la même période en 2024, le musée avait déjà connu une belle fréquentation, liée au 80e anniversaire du Débarquement, avec 320 000 personnes. Rien que pendant l’été 2025, le musée aura reçu 172 000 visiteurs soit 40 % de la fréquentation annuelle habituelle. C’est certainement un des étés record depuis l’ouverture du musée en 1983.
Dans le détail, le Musée de la Tapisserie de Bayeux a reçu 115 000 français (31 % de la fréquentation globale) dont près de la moitié avait pour origine la Normandie et l’Île-de-France. Les clientèles internationales représentent ainsi 70 % de la fréquentation globale du musée (environ 245 000 personnes, 25 000 personnes de plus qu’à la même période en 2024), dont certaines nationalités ont été très présentes. Dans le top 5, la première place revient à la clientèle britannique avec 60 000 visiteurs, viennent ensuite les visiteurs d’Amérique du Nord avec 55 000 personnes, les 28 000 visiteurs du BENELUX et 25 000 en provenance d’Allemagne. La 5e position est tenue par un public italien venu en force, surtout l’été, avec 27 000 visiteurs accueillis dont 14 000 en août.
Parmi les 17 millions de visiteurs reçus en 43 ans d’ouverture, il en est certains qui ont marqué l’histoire du musée. En 1987, la venue de Lady Di vêtue de rouge a été immortalisée sur papier glacé. Plus récemment en 2018, c’est l’auteur à succès Ken Follett qui s’est déplacé un matin très tôt afin d’observer la Tapisserie pour y puiser les éléments de son roman « Le Crépuscule et l’Aube ». En 2022, c’était au tour du célèbre artiste David Hockney d’investir le musée avec l’exposition de sa fresque A Year in Normandie, une oeuvre inspirée par la forme du récit de la Tapisserie de Bayeux. Enfin on ne peut pas manquer de rappeler l’un des moments forts pour cette oeuvre unique au monde qui a été son inscription au registre Mémoire du monde en 2007, une reconnaissance de sa valeur universelle par l’UNESCO.
Perspectives après la fermeture du musée pour travaux – Un mois de septembre très chargé
« Après 43 ans sans bouger de sa galerie d’exposition vitrée, la Tapisserie de Bayeux mérite bien que l’on prenne soin d’elle ! À partir du 1er septembre, nous allons donc commencer l’écriture d’un nouveau chapitre de sa longue histoire, » commente Loïc Jamin qui ajoute que ce mois de septembre va être très chargé puisque qu’il faudra évacuer l’intégralité des espaces occupés par le musée afin de livrer un bâtiment vide aux entreprises chargées de sa rénovation.
« Après 43 ans sans bouger de sa galerie d’exposition vitrée, la Tapisserie de Bayeux mérite bien que l’on prenne soin d’elle ! À partir du 1er septembre, nous allons donc commencer l’écriture d’un nouveau chapitre de sa longue histoire, » commente Loïc Jamin qui ajoute que ce mois de septembre va être très chargé puisque qu’il faudra évacuer l’intégralité des espaces occupés par le musée afin de livrer un bâtiment vide aux entreprises chargées de sa rénovation.
Cette évacuation globale consistera à démonter toute la scénographie dont l’exposition PIXI encore en place, les mobiliers d’accueil et de boutique, à déménager tous les bureaux administratifs qui seront temporairement localisés à l’Hôtel de Ville. Une économie circulaire doit être mise en oeuvre pour la récupération de plusieurs éléments comme le mobilier urbain ou des éléments de composition végétale de la cour d’honneur qui fera l’objet d’une fouille archéologique préventive jusqu’en octobre. Il faut prévoir aussi le stockage de matériel comme les caisses enregistreuses, les audioguides, l’enlèvement des coffres-forts, programmer les branchements pour le futur chantier, arrêter les contrats d’entretien, basculer les lignes téléphoniques, recycler les matériaux électriques etc.
Le projet de sauvegarde du Thorvald
Parmi les pièces emblématiques de la scénographie qui doit être évacuée se trouve le Thorvald, la copie d’un Kirkebåt (navire église) du XIXe siècle, réalisée par le chantier naval norvégien Hardanger Fartøyvernsenter en 1997. Le nouveau projet muséographique n’a pas vocation à intégrer le Thorvald. S’il ne possède pas de valeur patrimoniale, il demeure néanmoins un objet unique pouvant connaître une autre vie, et dont la sauvegarde peut être valorisée. Basée à Rouen, l’association de reconstitution historique Ran Normaund s’est proposée pour reprendre le navire. Son extraction aura lieu le 8 septembre grâce à une opération de grutage pour faire passer le navire par une des baies vitrées du 1er étage. [Invitation presse à venir]
L’extraction de la Tapisserie de Bayeux et sa mise en réserve
Début avril 2025 une simulation de l’extraction de la Tapisserie hors de son local technique a permis d’anticiper chaque geste du futur déplacement de l’oeuvre qui aura lieu en septembre. Décrochage sécurisé, installation sur un paravent de transport, cheminement vers une réserve temporaire. Tous les scénarios ont été joués dans des conditions réelles. À cette fin, les équipes de la Direction Régionale des Affaires Culturelle de Normandie assistées de restauratrices, conservateurs du patrimoine et professionnels du transport d’oeuvres d’art, n’ont pas manipulé l’oeuvre originale, mais un fac-similé fidèle, permettant de tester et valider les protocoles de sécurité et de repérer les points sensibles, comme les virages étroits, les changements de température ou les vibrations liées au transport.